Dis-nous tout sur toi !
Je m’appelle Selma MAALEJ, j’ai 34 ans et je suis chef de composante projet GIZ Tunisie.
J’ai un enfant : Ilyes de 2 ans et 9 mois et un deuxième baby on the road 😊

Allaiter, une évidence ?
La prise de décision s’est faite pendant la grossesse suite à des recherches/lectures d’articles et une émission qui m’a aussi beaucoup aidée à comprendre/répondre à mes questions de futures mamans (La maison des maternelles / France 2). Et puis, avant même de tomber enceinte je trouvais que l’image de la maman allaitante était très belle et naturelle.

Allaiter, c’est dur ?
Oui ça l’est ! Du moins au départ !
Ici, 24h après la naissance d’Ilyes, il a dû être hospitalisé pour une infection. Il est resté à la clinique une semaine dans une couveuse avec des horaires particuliers de visite (assez espacés aussi) et du coup coté allaitement, il n’était pas dans mes bras pendant la montée de lait. J’ai dû aller à la clinique toutes les 2/3h pour lui donner mon lait et mes points de sutures de césarienne ont fini par lâcher ! 
L’autre difficulté, ça a été la douleur au niveau des seins. Un peu déstabilisante avec des hormones en pleine montagnes russes !
Et enfin les conseils/remarques de certaines personnes (même si c’était sûrement bienveillant) sur le fait d’abandonner l’allaitement exclusif et passer au lait en poudre afin de garantir que le bébé ait suffisamment de lait.

Qu’est-ce que tu ne savais pas avant d’allaiter ?
Je ne connaissais pas les règles de conservation de lait (très importantes pour la suite de l’aventure), ça a sauvé mon allaitement !
Les douleurs aussi et la peur de ne pas savoir s’y prendre correctement : position du bébé pour la tétée, quantité de lait pour bébé, espacement des tétées ou non… (du overthink parfois 😊) Je ne savais pas aussi que les courtes nuits seraient aussi courtes !
MAIS ce que je retiens au final, c’est la complicité qui se construit au fur et à mesure avec ton bébé.

T-shirt d'allaitement brodé beige

Raconte-nous ta journée type de maman allaitante à ses débuts.
Beaucoup de pyjamas et nuisettes avec des taches de lait !
Mais en gros, pour moi le plus important c’est d’avoir – ou en tous cas d’essayer d’avoir -eu le même rythme que bébé pour le sommeil : dès qu’il faisait dodo je prenais ma sieste (même si micro ou juste fermer les yeux) avec lui. Faire les soins (avec tous les médocs de circoncision et de nombril) et toilette du matin avec soit maman et/ou belle maman.
Boire beaucoup d’eau et de tisane en essayant le maximum de manger équilibré. Alors que je suis fan Numéro 1 de coca et pas adepte de tout ce qui est healthy food à la base ! 
Jouer papoter à la découverte de bébé Ilyes et voir ces réactions avec papa et la famille.
Le bain du soir, un moment assez stressant au début pour la maitrise des gestes mais de pur plaisir quand on devient plus à l’aise et qu’on trouve son rythme.
Commencer à instaurer un rituel du soir (musique douce, après histoire un peu plus grand) pour le dodo et l’aventure tant attendue des nuits CHALLENGEANTES parfois
Et bien sûr dans tout ça un fil rouge pendant la journée à savoir l’ALLAITEMENT sans heure ni endroit mais à la demande.

Quelles ont été les personnes qui t’ont le plus soutenue dans ton choix d’allaiter ton enfant ?
Mon mari, ma famille proche, mes amis et la Bulle des mamans.

Allaiter et travailler ?
J’ai repris le travail quand bébé a eu 2 mois. Le secret je pense c’est de miser sur un bon tire-lait. De mon côté mon medela double pompage était devenu mon BFF. 
Les plus gros challenges de mon côté ont été nombreux pour concilier travail et allaitement mais pas du tout insurmontables ! Le plus important c’est l’ORGANISATION : essayer de jongler entre réunions/montée de lait/horaires (parfois très rapprochés au début) d’allaitement/tirer le lait la nuit après l’allaitement nocturne pour le garder au frais pour le lendemain/ tirer calmement « en toute sérénité » dans les toilettes (heureusement propres) du travail.

Quelles sont les remarques les plus déplacées que l’on t’ait faites concernant ton allaitement ?
À la maternité quand j’ai apporté mon lait en urgence à la clinque après 24h à l’infirmière pour qu’elle le donne à Ilyes qui étais en couveuse : « MAAAADAME, chbi lounou hakka hedha ? » (trad. « Pourquoi votre lait est de celle couleur?»). À noter que c’était mon premier lait donc le colostrum qui était tout naturellement d’une couleur différente du lait qu’on obtient après. 

 Autres remarques reçues à une fréquence régulière et que je classerais ensemble : « SUUUUUUURE bich ychab3ou ce lait (trad. « Est-ce que c’est sûr que votre lait lui suffit ? »), c’est peu, rajoute-lui du lait artificiel ! » et « 7libik dh3if bélikchi ? » (trad. « Peut-être que ton lait n’est pas assez consistant »)

Y as-tu répondu ?
Première réponse donnée à notre SUPER infirmière « Ya Madame ni3lmik que c’est le colostrum lkollou manf3a pour mon bébé donc min fadhlik a9ra alih ken thibb w aatihoulou tawa khater c’est moi qui décide, moi la MAMAN » (trad. « Madame je vous informe que c’est du colostrum et que c’est plein de bienfaits pour mon bébé. Donc renseignez-vous et donnez-le lui parce que c’est moi qui décide, c’est moi la maman ! ») 
Pour les autres remarques, voilà ma réponse « …..…. » en gros je ne répondais généralement pas. Je souriais en passant à un autre sujet ou alors je sortais la phrase passe partout « lebes nchallah… ». (trad. « Tour ira bien, si Dieu le veut… »)

Si c’était à refaire ?
Yes Yes …Yes en espérant éprouver autant de plaisir et de force pour mon second ! Par contre j’achèterai un nouveau coussin d’allaitement qui a été bien amorti avec mon fils. 😊

Quel est le meilleur conseil que tu pourrais donner à une maman qui s’embarque dans cette folle et douce aventure ?
Ne compte pas les heures de sommeil mais le nombre de bisous/caresses et câlin que tu vas obtenir de ton bébé pendant et après les tétées.
Ne suis que ton instinct de maman et ce que tu ressens comme émotion/sensation pendant ton allaitement (que ce soit pour continuer ton allaitement ou même dans le choix PERSONNEL d’arrêter pour des raisons qui ne concerneront que toi et ton bébé finalement).
Le plus important c’est de trouver du plaisir dans son allaitement et de le faire en étant convaincu et pas par pression.
N’oublie pas de te faire plaisir si tu envisages de voyager ou de t’éloigner un peu avec ton mari/tes amis : c’est aussi faisable en gardant un allaitement exclusif en s’organisant assez en avance pour congeler la bonne quantité de lait à donner pendant ton absence.

Quelle est ta pièce The Milkyway préférée ?
La marinière la mère à boire, l’Ensemble Chill Mamma et la Trousse Pump it up.